Bien arrivé

Après toute cette attente, me voici enfin arrivé. Ces quelques lignes pour vous raconter mon voyage ainsi que mon arrivée en Chine.

C’était la première fois depuis le début de la pandémie que je reprenais l’avion. Une fois arrivé à l’aéroport, à l’étage des départs, impossible pour quiconque n’ayant pas de billet de rentrer à l’intérieur. J’ai donc du dire au revoir à toutes les personnes venues m’accompagner à l’entrée de l’aéroport. Du fait qu’il n’y ai que les gens qui voyagent dans l’aéroport, il n’y avait pas grand monde.

Une fois au niveau de l’enregistrement des bagages, nous sommes invités à présenter notre QR Code de santé exigé par les services d’immigration chinois. Ce code, qui doit être généré sur internet après le téléchargement de tests covids négatifs datant de moins de 48h (PCR + sérologie) atteste que nous sommes négatifs au Covid. Les tests devaient être réalisés dans des centres agréés par la Chine à Paris (3 centres seulement). Une fois mon baggage enregistré et ma carte d’embarquement imprimée (non sans émotions), un agent de la compagnie aérienne pris une seule photo avec positionnés côte à côte, mon passport ainsi que mon QR code. La photo est ensuite directement envoyé dans une conversations sur WeChat. C’est la seule fois ou l’on m’aura demandé ce code.

A partir de là le cheminement jusqu’à l’avion est classique. Carte d’embarquement en main, je me dirige vers la zone en question. Une file est dédiée aux gens vaccinés et ayant donc un pass sanitaire français. Mon pass fut aussi rigoureusement contrôlé qu’à l’entrée d’un bar ou d’un café, c’est pour dire …

Juste avant de devoir scanner son bagage à main nous devons passer un petit portique en scannant notre carte d’embarquement. Les deux membres du personnel positionnés ici étant occupés à discuter, il n’y a pas de contrôle de flux et les gens commencent à s’entasser juste derrière le portique franchis. Difficile de garder une distance d’1 mètre. Difficile également d’ailleurs pour certains de porter le masque plus haut que le nez voir le menton. Sur des tapis roulants nous devons déposer nos sacs et affaires dans des bacs à récupérer nous même. Le nombre de personne étant bien trop important pour le nombre de tapis roulants, les gens commencent à poser les bacs par terre afin de gagner du temps, sans manquer de se faire reprendre par le personnel. Si l’on essaye de garder une distance avec les gens on se fait doubler. Tout cela car le flux de personne n’était pas controlé rigoureusement en amont, plutôt décevant de la part de Roissy.

Une fois le contrôle des bagages à main effectués, il est temps de rejoindre la porte d’embarquement. Lors d’un virage, je suis tombé nez à nez avec un équipage d’une compagnie chinoise (probablement celui de mon vol). Chacun des membres portait leur uniforme habituel, mais avaient en plus tous des gants en plastique ainsi qu’une paire de grosses lunettes hermétiques pour les yeux, type masque de ski. Le contraste avec les gugus rencontrés précédemment dans l’aéroport était frappant. J’étais ceci dit encore au début de mes surprises …

En attendant au niveau de la porte d’embarquement avant de monter dans l’avion, je vis plusieurs chinois s’habiller de grandes blouses blanches allant de la tête au pied, type scène de crime / breaking bad / blouse de peintre. De grandes blouses blanches avec des bandes bleu au niveau des coutures, comme on a pu en voir beaucoup à la télé sur les reportages en Chine. Elles se ferment avec une fermeture éclair unique qui va de la ceinture jusqu’au nez. Je pensais au début que c’était du personnel de la compagnie qui venait pour désinfecter l’avion ou autre. En réalité j’ai compris après que c’était simplement des passagers, comme moi. Ils s’équipaient en fait pour se protéger de toute contamination éventuelle dans l’avion.

Une fois l’heure d’embarquer, on passe par les couloirs sur-élevés qui mènent aux portes de l’avion. A mi chemin, on tombe sur deux personnes habillées en blouse blanche, qui cette fois semblent être du personnel de l’avion. Elles s’occupent d’asperger du gel hydro alcoolique sur les mains de tous les voyageurs. On arrive finalement au bout du couloir, avec l’avion en arrière plan, on découvre alors l’équipage de l’avion. Grande surprise: Elles et ils sont également tous habillés d’une blouse blanche, sans un centimètre de peau à l’air libre. Leur gants sont scotchés aux manches des blouses, les blouses fermées jusqu’au plus haut possible, recouvrant une bonne partie du masque, et les lunettes sont plaquées sur le haut du masque et sur le front de la blouse. Vous comprendrez alors pourquoi je ne suis pas sûr que ce soit l’équipage que j’ai croisé plus tôt … A part la silhouette et les yeux, ils n’y a strictement aucune façon de les différencier. Chaque personne de l’équipage était donc équipé de cette fameuse blouse. J’ai remarqué plus tard qu’ils avaient un numéro dans le dos, ce qui devait leur permettre de se reconnaître entre eux.

Arrivés à nos places, nous avions tous une boîte en plastique de nourriture ainsi que 3 bouteilles d’eau dans un sac plastique posés sur nos sièges. J’ai alors compris qu’il n’y aurait ni boissons ni repas pendant le vol pour éviter les contaminations. La boîte contenait simplement 2 3 chocolats et quelques madeleines. Il n’y avait pas non plus d’écouteurs/casque pour pouvoir écouter un film, ni de couverture/oreiller. Je ne sais pas si c’était volontaire mais toutes les places n’étaient pas remplies. Je n’avais qu’un voisin sur deux et c’était le cas de plusieurs personnes.

Le vol était de nuit, il est passé plutôt rapidement. La suite m’a semblé elle beaucoup plus longue … Une fois atterris, les hôtesses parcoururent les rangs avec plusieurs QR Code imprimés sur une feuille de papier. Nous devions réaliser un pré enregistrement pour la douane sur nos téléphones, afin de générer un nouveau code individuel. Je pense qu’à ce stade il aurait été très compliqué de ne pas avoir de téléphone car ils ne laissaient pas sortir de l’avion sans vérifier notre QR Code. C’est la première fois que je me retrouve dans une situation où ne pas avoir de téléphone (relativement moderne) semble être quasiment impossible.

Sur le questionnaire il nous était demandé notre identité bien entendu mais également notre adresse de destination ainsi que des questions sur le covid (pays dernièrement visités, symptômes quelconques, vaccin etc.). Une fois sortis de l’avion, là ou normalement on se serait dirigé directement vers la douane, nous avons du faire tout un périple. A travers de longs serpentins, nous avons d’abord dû signer un papier donnant notre accord pour la quarantaine, obtenu grâce à notre QR code généré dans l’avion. Nous nous voyons remettre un petit flacon contenant un liquide rose, sur lequel était scotché une étiquette avec notre nom et notre numéro de passeport, sûrement le précipité d’un des tests covid que nous allions passer plus tard.

Inutile de rajouter qu’à ce moment là nous avions déjà eu notre température contrôlée au moins 3 fois depuis l’entrée dans l’avion. Inutile de rajouter également que l’ensemble des autorités ou personnel médical croisés depuis la sortie de l’avion était également en blouse blanche, chacun avec des écritures sur la blouse, manuscrites ou imprimées, indiquant leur service.

La queue fut longue, nous arrivons finalement dans une sorte de baraquement en extérieur que l’on longe sur encore 50 mètre le temps d’arriver à l’entrée. Il y a une quarantaine de postes, séparés par des petites cloisons, et derrière lesquels des infirmières se frottent les gants avec du gel au moins 3 fois par minute. Nous rentrons un par un, tendons notre papier et le flacon, avant de recevoir un test PCR nasal et un test PCR buccal. Nous reprenons notre papier tamponné et continuons notre route à travers une nouvelle queue.

Au bout cette nouvelle queue nous avons un contrôle de température et rendons le papier qui a servis de navette sur les derniers stands. Vient alors l’heure de la douane, qui finalement fut l’étape la plus courte. Au bout de 5 minutes je repars avec un tampon d’arrivée dans mon passeport. Je récupère ensuite ma valise et me dirige vers la sortie. Au niveau de la grande sortie, là où l’on se fait généralement embrasser par ses proches ou accoster par des taxis un peu douteux, on se retrouve devant des couloirs construits à l’occasion avec des murs en plastiques du sol au plafond. On peut alors aller à gauche si notre destination finale est Shanghai, à droite pour toutes les autres villes.

On se retrouve alors encore une fois dans un dédale de serpentins, aménagés cette fois-ci en plein milieu du terminal, on aperçoit encore des panneaux indiquant la sortie vers le métro ou vers le train, qui ne sont bien évidemment pas d’actualité …

Là encore on doit réaliser une nouvelle étape sur notre téléphone afin de générer un nouveau QR Code qui nous permet d’être dispatchés en fonction de notre adresse finale. En effet, l’hôtel de quarantaine attribué dépend de l’adresse finale. Là encore tout le monde est en blouse blanche évidemment. Une fois le code fait et validé à travers un portique on arrive dans une grande pièce avec des stands, un par district de Shanghai, repérables par un grand panneau bleu devant chacun des stands. Ces derniers ont l’air d’être là depuis un moment, chaque district semble avoir fait la déco de son stand à sa manière, il y a des blouses “dédicacées” sur le mûr, des boîtes à gâteau avec des écriteaux “free food”, des photos de groupes (de blouse blanches …), des petits mots accrochés sur des tableaux, un reste de déco d’halloween etc.

Il semble que chaque district est donc responsable de son immigration. Le personnel est plutôt sympas, me parle en anglais et m’invite à aller aux toilettes car il y a une heure et demi de route. A ce moment là nous ne sommes qu’une quinzaine, nous attendons sur des sièges en face du stand le temps que le bus soit prêt.

Le personnel responsable nous prend alors nos passeport avant de monter dans le bus, eux aussi tous de blanc vêtus. Nous rentrons alors dans le bus qui était garé non loins de là ou nous attendions. Les trois premiers rangs sont condamnés et nous asseyons chacun sur une rangée. A cette heure ci nous ne savions pas encore dans quel hôtel nous allions atterrir. Une heure trente plus tard, nous arrivons à l’hôtel dans lequel nous allons passer les 14 prochains jours.

J’ai été agréablement surpris par le sérieux de tout le processus depuis l’entrée dans l’avion à la sortie de l’aéroport. Tout est très bien rodé, et le personnel, bien que difficilement reconnaissable avec leur tenue, est vraiment très serviable et disponible pour toutes les questions/aides dont on a besoin.

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